Conclusion
Les
couleurs des aurores boréales sont donc loin d’être un phénomène aléatoire
puisqu’elles résultent de la combinaison de nombreux facteurs. La longueur
d’onde des photons dépend de la nature et de la densité des espèces chimiques
avec lesquelles les électrons secondaires du vent solaire entrent en collision
dans l’ionosphère. La couleur émise par une particule en désexcitation varie
aussi avec la densité des particules atmosphériques aux différentes altitudes
de l’ionosphère. Le Soleil étant moteur de l’excitation des particules de
l’atmosphère, in a une influence sur ce phénomène lumineux. L’intensité des
couleurs varie avec celle du vent solaire et donc avec l’activité de notre
étoile, qui présente un cycle de 11 ans. Lorsque le vent solaire est plus
intense, davantage d’électrons sont entraînés dans la queue de la
magnétosphère. Or plus les particules sont nombreuses, plus il y aura de
collisions dans la magnétosphère et donc plus les électrons qui s’engouffreront
dans les cornets polaires seront énergétiques, créant des aurores boréales très
intenses côté nuit de la Terre. De plus, ces électrons pourront atteindre des
couches plus basses de l’atmosphère et ainsi provoquer l’excitation d’autres
espèces chimiques. Bien que la pollution entraine une modification de la
constitution de la troposphère, celle-ci n’atteins pas l’ionosphère et donc
n’influence pas la couleur des aurores boréales. Cependant, la pollution, tant
par la hausse de la température atmosphérique que par l’émission de gaz polluants, entraine une
augmentation du nombre de nuages présents dans la troposphère. Or ces derniers
masquent les aurores boréales, un phénomène lumineux qui demeure de faible
intensité. De même, la pollution lumineuse, urbaine ou de la pleine lune,
empêche une vision correcte des aurores.
Les
couleurs des aurores apportent aujourd’hui plus qu’un simple spectacle nocturne
d’une splendeur inouïe ou l’objet de contes traditionnels, elles sont un outil
d’observation scientifique. Elles nous informent sur la constitution de
l’atmosphère terrestre mais pas uniquement. En effet, à partir du moment où une
planète possède une atmosphère et un champ magnétique, des aurores peuvent
apparaitre au niveau de ses pôles. On peut notamment observer des aurores sur
Vénus, Mars, Uranus, Jupiter, Saturne et Neptune. Ainsi aujourd’hui de nombreux
scientifiques dont ceux de l’observatoire de Meudon que nous avons visité
s’intéressent à l’aurore polaire et ses couleurs afin de déterminer la constitution de
l’atmosphère de certaines planètes du système solaire encore inaccessibles à
l’Homme. Un satellite du nom de Hubble a d’ailleurs été envoyé par la NASA en
1995 à travers l’espace afin d’étudier les aurores de Jupiter. Les couleurs des
aurores ont donc encore beaucoup à nous apprendre.