Depuis
la nuit des temps les aurores boréales ont fasciné les peuples du monde entier
et ont donné lieu à des légendes les plus inattendus les unes que les autres. Les
Inuits d’Alaska pensaient que les aurores étaient les âmes de leurs animaux
favoris (cerfs, phoque, saumon béluga) qui dansaient dans le ciel nocturne. Pour
ceux du Nunavik, dans le nord du Canada, c’était des torches allumées par les
esprits au paradis pour guider les morts à travers les trous du ciel, un énorme
dôme au-dessus de la terre qui servait de barrière entre le monde céleste et
celui des vivants. Les nord-américains quant à eux voyaient quant à eux des
géants amicaux qui éclairaient la route de voyageurs nocturnes avec leurs
belles torches colorées. Les premières théories scientifiques autour de ce
phénomène sont tout aussi biscornues : par exemple on a longtemps cru qu’elles
résultaient de reflets de lumière sur les glaciers polaires. Même aujourd’hui on les confond parfois encore avec des lunes très lumineuses ou des feux
spectaculaires. C’est pourquoi des pompiers ont parfois été appelés pour
étendre des aurores ! Cependant, les progrès technologiques et notamment
ceux des satellites ont permis d’améliorer notre connaissance du ciel terrestre
ainsi que notre astre, le soleil afin de donner une définition plus
scientifique de ce mystérieux phénomène. L’aurore boréale (aussi appelée aurore
australe au pôle sud) est d’après Jean Lilensten « un phénomène
atmosphérique lumineux dû à la désexcitation du gaz atmosphérique excité à la
suite de collisions avec des particules issues du vent solaire ». Ce phénomène se manifeste généralement entre
65° et 75° de latitude, c’est-à-dire dans des territoires comme le nord du
Canada, la Suède, la Norvège, la Finlande, le Groenland par exemple. Le premier
a utilisé le terme d’aurore boréale fut Galilée au XVIIème siècle mais pour
comprendre l’origine de ce terme, il faut remonter à la mythologie grecque et
romaine. Aurore (en latin) ou Eos ( en grec) était la déesse du crépuscule du
matin. Or les lueurs des aurores boréales ressemblent à celle de l’aube ce qui
explique que Galilée est choisi ce terme. Le mot boréal quant à lui tire ses
origines du fils d’Aurore, Borée, qui représente le vent du nord. Or les
aurores boréales sont visibles essentiellement dans le nord. Boréal signifie
donc nordique ou nord.
Le phénomène
des aurores boréales met en œuvre de nombreux facteurs : le soleil avec
ses vents solaires, son champ magnétique mais aussi celui de la Terre, le
mouvement des particules le long des lignes du champ magnétique. Ce sont autant
d’éléments qui ont donné lieu à des études poussées et qui présentent encore
des zones d’ombre. Cependant, la majorité des gens s’accorderont à dire que le
plus merveilleux dans les aurores sont leurs couleurs, en constante variation
qui semblent danser sur le ciel nocturne. Aujourd’hui on recense plus de 25
couleurs différentes allant du violet au rouge en passant par le vert, le
blanc, le rose et le bleu mais ce n’est pas pour autant qu’une aurore aura
toujours la même couleur.
Les
couleurs des aurores boréales sont-elles un phénomène aléatoire ?
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